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BOUDIAF

 
 
 
 
 
Mohamed Boudiaf,né à M'Sila le 23 juin 1919, mort le 29 juin 1992, était un homme d'État algérien. 
 
Membre fondateur du Front de libération nationale et un des chefs de la guerre d'indépendance algérienne, il entre en opposition contre les premiers régimes mis en place à l'indépendance de son pays, et s'exile durant près de 28 ans. Rappelé en Algérie, en 1992 en pleine crise politique, à la tête de l'État, il est assassiné quelques mois après ses prises de fonction. 
 
Militant nationalistE : 
 
Mohamed Boudiaf est né le 23 juin 1919 à Ouled Madi dans l'actuelle wilaya de M'Sila en Algérie. Après avoir effectué ses études à M'sila, il devient fonctionnaire et occupe une fonction dans l'administration[1]. Adjoint dans l'armée française, en 1942 durant la seconde guerre mondiale il est commis au service des contributions à Jijel. Après les massacres de Sétif de 1945, il s'engage dans les mouvements nationalistes algériens, et adhère au Parti du peuple algérien (PPA) de Messali Hadj, puis participe à la création de l’Organisation spéciale (OS), branche armée secrète du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD)[1]. Vers la fin de 1947, il en constitue une cellule pour le département de Constantine. L'OS est démantelée par la police française en 1950, et avec les autres membres dirigeants de l'organisation, il est jugé et condamné par contumace pour ses activités militantes. En 1952, il est muté en France par le MTLD où il milite au sein de la communauté immigrée algérienne. 
 
 
Guerre d'Algérie : 
 
Il rentre en Algérie en mars 1954 et crée, avec huit autres militants, qui devinrent les « chefs historiques du FLN »[2], avec pour objectif l'indépendance de l'Algérie par la lutte armée, le Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) dont il est élu président. Après l'échec du CRUA, il fait parti, une nouvelle fois comme coordonnateur général, du « groupe des 22 », qui organise la préparation de la lutte armée désormais certaine[1]. Titulaire de la carte n°1 du Front de libération nationale (FLN), crée pour rassembler dans la lutte les différentes forces nationalistes, il est décidé comme date du déclenchement des « hostilités » le 1er novembre 1954 – date qui marque le début la guerre d'Algérie. 
 
À l'issue du congrès de La Soummam, en août 1956 il devient membre du CNRA (Conseil national de la révolution algérienne). Le 22 octobre 1956, il est arrêté, avec d'autres chefs du FLN, par l'armée française suite au détournement de l’avion civil marocain qui le menait vers la Tunisie. Il dirige alors depuis sa prison la fédération de France du FLN et est nommé en 1958 ministre d’État du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), à sa création, puis vice-Président en 1961[1]. Il est libéré le 18 mars 1962 après les accords d'Évian. 
 
Exil politique : 
 
À l'indépendance en juillet 1962, il entre en désaccord avec Ben Bella, soutenu par le commandement de l'Armée de libération nationale (ALN) de l'extérieur, qui crée un bureau politique du FLN pour remplacer le GPRA[3]. Le 20 septembre 1962, alors que le bureau politique constitue la première assemblée nationale algérienne, Mohamed Boudiaf fonde en opposition son propre parti, le Parti de la révolution socialiste (PRS). Le 23 juin 1963, il est arrêté, puis contraint à l'exil dans le sud algérien où il est détenu plusieurs mois avant d'être libéré. Condamné à mort en 1964 par le régime Ben Bella, il quitte l'Algérie et rejoint la France puis le Maroc. Il œuvre au sein de son parti, et anime à partir de 1972 entre la France et le Maroc plusieurs conférences où il expose son projet politique pour l'Algérie, et anime la revue El Jarida[1]. Son livre Où va l'Algérie, qui livre un témoignage lucide sur l'après-indépendance et la prise du pouvoir par les militaires[3], résume ses propositions politiques. En 1979, après la mort de Houari Boumédiène, il dissout le PRS et va se consacrer à ses activités professionnelles en dirigeant à Kénitra au Maroc une briquèterie. 
 
Retour en Algérie : 
 
Le 14 janvier 1992, après la démission du président Chadli Bendjedid[4], Mohamed Boudiaf est rappelé en Algérie pour devenir le président du Haut Comité d’État (HCE), en charge provisoire des pouvoirs de Chef d'État. Par son long exil, il apparaissait en effet paradoxalement comme un homme neuf, non impliqué dans les tribulations de la dictature algérienne et donc susceptible de sortir le pays de l’impasse. Souhaitant une Algérie démocratique tournée vers la modernité, il disait vouloir mettre fin à la corruption qui gangrénait l'État. Mais Mohamed Boudiaf est assassiné six mois plus tard, le 29 juin 1992, lors d'une conférence des cadres qu'il tenait dans la ville d'Annaba. Un sous-lieutenant du groupe d'intervention spécial (GIS), Lambarek Boumaarafi, jeta une grenade et toucha mortellement le président. La motivation de son assassinat est sujet à controverse. 
 
 
 

  
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Modifié en dernier lieu le 10.12.2007
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